« L’Acadie, c’est un détail » : Fouiller le territoire de la traduction en Acadie
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Quoi qu'elle englobe la fatigue d'une génération, la fameuse phrase d'Irène Doiron dans « L'Acadie, L'Acadie?!? » évoque également une particularité, une précision qui demande d'être examinée de façon plus approfondie. C'est vers le détail que cette présentation se tourne, le détail des reliques nichées dans les traductions acadiennes. À l'instar de Bella Brodzki, qui décèle un processus traductionnel dans la reconstitution de traces du passé physique et textuel lors de fouilles, la présentation part à la recherche de fantômes et de traces enfouies à déchiffrer dans un contexte imprégné de pertes, qu'elles soient engendrées par le Grand Dérangement, par la dégradation environnementale ou par le processus de traduction. Pour ce faire, Danielle LeBlanc fouille les rives acadiennes esquissées dans Océan, une traduction littéraire de Georgette LeBlanc, et celles de la rivière Petitcodiac, où le mascaret donne lieu à des processus de traduction biosémiotique. Ici, les reliques, matérielles et immatérielles, populaires plutôt que sacrées, font état d'une diversité linguistique et écologique qui trahit le détail soi-disant mineur.
Originaire du Nouveau-Brunswick, sur les terres ancestrales non cédées des Mi'kmaq. Après avoir complété une maîtrise en traduction littéraire en Irlande, elle offre ses services de traductrice et de consultante indépendante à des organismes culturels et littéraires de la région. Elle est détentrice d'un doctorat du Trinity College Dublin, où elle a étudié la traduction minoritaire dans le contexte acadien. Elle est co-directrice générale des Éditions Perce-neige et y dirige la collection Littoral. Ses traductions ont paru dans Cadence. Voix féminines / Female Voices (Frog Hollow Press, 2020). Son analyse des textes de Georgette LeBlanc, elle aussi présente aux journées, apportera une dimension poétique au travail de traduction en territoire acadien.