Entre 2010 et 2018, au moins quatre mises en spectacle d’œuvres Gabrielle Roy ont été réalisées. Si l’on exclut le spectacle de marionnettes Gabrielle, le bonheur d’écrire présenté en 2015, il s’agit de lectures performées, théâtralisées, des textes, qui ont subi un montage pour être adaptés à la scène. Des archives « fabriquées » – pour reprendre un terme employé par Marion Denizot dans un article de 2014 – sont ainsi générées par les acteurs pendant le spectacle, archives qui se caractérisent par leur caractère éphémère ; elles s’accompagnent d’archives plus concrètes offrant des traces de la « fabrique du spectacle » (livrets, entrevues, sites web, etc.). Mon intervention visera non seulement à réfléchir aux effets de ces spectacles comme modalités de relais auprès du lectorat de Roy et de publics qui ne la connaissaient pas, mais surtout à penser à des manières de conserver ces traces dans le cadre plus vaste des archives de Roy.

Sophie Marcotte est professeure de littérature au Département d’études françaises de l’Université Concordia. Elle est cochercheure au sein du projet Raconter hors du livre (2023-2028), subventionné par le CRSH. Outre ses nombreuses publications sur l’œuvre de Gabrielle Roy et sur l’épistolaire (éditions critiques, ouvrages collectifs, articles, numéros de revues, etc.), elle a fait paraître plusieurs textes sur l’inscription des technologies numériques dans le roman contemporain. Elle a par ailleurs codirigé, avec Sylvain David et Michaël Trahan, le dossier « Fictions du numérique » (Captures, 2020), ainsi que les collectifs Archiver le présent. Imaginaire de l’exhaustivité (Presses de l’Université Laval, 2023) et Penser la littérature électronique en culture numérique (Presses de l’Écureuil, 2020) avec Bertrand Gervais.